BOLSONARO – Le fascisme experifécal

Nous y sommes. Enfin. Un pays développé (enfin, relativement, hein, n’exagérons rien) se met à appliquer mes thèses en pratique et décide de tenter le pire, juste histoire de voir ce que ça fait.

L’expérience fait nettement moins envie, ceci dit ; s’il apparaît nécessaire en effet de manger de la merde pour savoir quel goût ça a, si la dite merde menace de vous casser la gueule et de vous buter si vous êtes gauchiste (du caviar digéré) ou homosexuel, c’est déjà nettement moins intéressant.

bolsotiteuf

Car ne nous trompons pas : Bolsonaro n’est pas Lepen. Il n’est pas Trump non plus, même si les journaux font directement la comparaison avec ces gens. Pour une fois, le point Godwin pourrait presque être approprié : quand vous annoncez à la gauche qu’elle a le choix entre la prison et l’exil, il y a tout de même un petit air de solution finale.

Bolsonaro est, quelque part, une solution finale. Finale au sens propre. Il n’y aura plus rien, après lui. Soit un retour à la normale (souhaitable), soit une continuité dans la spirale. Si l’état de droit protège les brésiliens, son démantèlement brique par brique (ou brutalement, car Bolsonaro a le soutien de l’armée) n’est que l’affaire de bonne volonté de sa future administration.

Et pourtant.

Et pourtant.

Si il y a un pays au monde où la tentation de l’extrême droite paraît compréhensible (j’ai pas dit justifier, hein, j’explique sans excuser), c’est bien celui-la. Une criminalité absolument hallucinante, une corruption absolument hors du commun dans une économie relativement riche ; le Brésil est un pays où les services publics sont tellement délabrés que les flics cessent le boulot, régulièrement. Quand les dérives vont trop loin, un nettoyage apparaît nécessaire. Rien n’indique que celui-ci doit être violent et haineux, mais c’était décidément trop tentant pour les Brésiliens.

gauchiste exil prison.png

Car au final, ce peuple ne pourra s’en prendre qu’à lui même : en conduisant au pouvoir des populistes préoccupés par eux mêmes qui hurlaient au partage des ressources (des autres), puis en écoutant un autre populiste hargneux qui lui souhaite ouvertement la destruction des dites ressources, cela ne fait que renforcer mon opinion que le peuple Brésilien vote mal. Depuis longtemps. Qu’il doit y avoir quelque chose qui cloche dans l’éducation, l’instruction civique de son peuple, que ses médias doivent être globalement de qualité disponible. Notez que je n’en sais rien ; mais je parierai bien un rein ou deux la dessus.

Tiens, allez, peut être faut-il que Mélenchon soit élu chez nous, avant que Marine Lepen soit élue. Allez, tout compte fait je retire ce que j’ai dit, 10 ans (voire 20) à serrer les dents, c’est beaucoup trop. La merde, j’ai pas besoin d’y goûter et de savoir quel goût elle a, le fait que ça ne me mette pas en appétit me suffit bien largement.