Auteur : taxalot
Je ne suis pas la fachosphère, Monsieur Schneidermann.
Le revoici, cet épouvantail, ce chiffon que l’on affiche chaque fois qu’un individu ose se montrer moins progressiste que les ultra-progressistes.
(extrait d’un éditorial de Daniel Schneiderman sur Arrêt sur Images)
Je ne vais pas reposter le reste de votre chronique. Elle est davantage mesurée, et reconnait que Arnaud Gauthier-Fawas est effectivement « le pire porte-parole possible pour la cause qu’il souhaitait défendre ».
Mais de quelle cause parlons nous ? Celle d’appeler un chat une chaise ?
Il n’y a ni cause, ni idéologie dans le sens des mots ; il est ce qu’il est. Il est assez surprenant devoir un militant LGBT confondre ouvertement sexe (qui est une réalité biologique, point barre.) et genre sur un plateau quand cela lui arrange pour faire un petit coup d’éclat, mais passons, cela n’est pas le sujet de ce billet.
Le sujet, Daniel, c’est tout simplement la fatigue. La fatigue du moindre désaccord qui nous assimile à la « nébuleuse du gamergate » dès que l’on remet en cause la partialité de certains journalistes, aux fascistes dès que l’on s’interloque sur ce qui se passe sur votre plateau (vous l’avez fait vous même, avec votre « il va dire qu’il est pas blanc! » semi-hilare et méprisant).
Néanmoins, vous montrez, après tout, régulièrement dans vos chroniques que le moindre désaccord avec ce que vous considérez comme un progrès fait immédiatement de son auteur un horrible conservateur rétrograde raciste et fascisant.
Il y a quelque chose qui ne tourne pas très rond dans vos schémas intellectuels. Vous semblez incapables des syllogismes les plus simples au monde.
Démonstration en deux autres exemples.
Dans ce billet, par exemple, ou vous indiquez qu’être de droite est clairement passéiste et fataliste, irrationnelle, tandis que seule la gauche peut être espoir de changement, de progrès et d’intelligence. Comment diable peut-on prendre au sérieux votre émission de critique des médias après un écrit comme celui-ci ?
Daniel, Daniel.
Pardons de ressortir les vieux dossiers, mais vous êtes vraiment coutumier du fait. Par exemple, en parlant de Rokhaya Diallo, virée du gouvernement pour avoir parlé de racisme d’état, vous la défendiez en écrivant ceci :
« Je vire quelqu’un qui me traite de raciste, donc, je suis raciste. ». Daniel, si un de vos chroniqueurs se mettait à vous traiter de connard sur les plateaux télés, je suis prêt à parier qu’il ne ferait pas long feu chez vous pour des raisons tout à fait compréhensibles ; serait-ce la preuve que vous soyez un connard ?
Vous voyez où je veux en venir Daniel ?
Vous n’êtes pas un connard. Je ne le pense pas, vous semblez mus par de réelles bonnes intentions. Mais il y a clairement quelque chose de défaillant intellectuellement chez vous si vous considérez que toute opposition, toute nuance, toute prise de distance fait de nous immédiatement un suppôt raciste et fasciste de l’empire du mal.
Ca la fout mal également quand vous animez une émission de critique des médias, on va être honnête, hein.
Vous vieillissez mal, Daniel. Ressaisissez-vous.
Homme (nom masculin)
(extrait de la dernière émission d’Arrêt sur Images, portant sur la dernière Marche des Fiertés).
Bon.
Au fond, tout ceci ne semble être qu’un immense malentendu.
Toutes les divergences que nous pouvons avoir ce genre d’individu, poussant le SJWisme jusqu’à 11, ne sont que lexicales, grammaticales.
Alors on va revenir aux bases de chez base, celles qu’un enfant de 4 ans maîtrise pourtant sur le bout des doigts.
Le petit Larousse définit le mot homme comme « un individu de sexe masculin ». Notez l’absence totale de rapport au genre . De même, Wikipedia définit ce terme comme : « Un homme est un être humain de sexe masculin et d’âge adulte. ». Pas de relation avec le genre. Davantage de lectures font mention d’appareil reproducteur masculin et de chromosomes XY. A l’Etat Civil, ce type d’individu est également reconnu comme « homme ».
Monsieur (oui.) Arnaud Gauthier-Fawas, je n’ai pas regardé à l’intérieur de votre pantalon. Je n’ai pas non plus étudié vos chromosomes. Mais je suis prêt à parier que vous êtes équipés comme nous autres, avec un pénis, des testicules, et que si on regardait au microscope électronique on verrait un beau XY.
Vous êtes donc un homme.
En tant qu’homme, dans un pays libre et ouvert, vous êtes libre de dire que vous vous sentez « non-binaire ». D’autres, ont toutes libertés de se sentir femme, asexué, ou toute variété du spectre dont vous revendiquez l’existence et l’acceptation. Vous pouvez choisir vos pronoms si ça vous chante, écrire en écriture inclusive ; c’est votre droit le plus fondamental de massacrer les règles de la langue française, ou de vouloir les faire évoluer selon les points de vue.

Mais vous êtes un homme, Arnaud Gauthier-Fawas. Un homme genré comme vous le voulez, mais un homme. Légalement. Biologiquement. Et surtout : sémantiquement.
Vous êtes également blanc. C’est probablement dur à porter pour vous, mais pour quelqu’un de tant ouvert vous avez pourtant oublié que votre nationalité ne présage pas toujours de votre couleur de peau. Vous êtes à moitié Libanais. C’est merveilleux. Au quotidien êtes vous victime de racisme eu égard de votre couleur de peau ? C’est habituellement quelque chose que les personnes qui se disent racisées portent pourtant sur leur visage. Difficile pour un noir de cacher qu’il est noir ; vous avez néanmoins réussi à tromper tout le monde sur le plateau en affirmant que vous n’étiez pas blanc.
Vous devez mal le vivre : après tout les hommes blancs sont des privilégiés selon votre dogme. Il vous reste au moins votre non-binarité. Revendiquez-là. Défendez-là. Exigez le droit au respect.
Mais vous êtes, et resterez, un homme.
Five Guys à Lille, c’est de la merde.
Bon alors, revenons aux fondamentaux. J’ai une haine pure. Une haine que j’ai pas ressenti depuis le retour de BK en France. D’ailleurs avez vous remarqué qu’il faut maintenant les appeler « BK » et pas « Burger King » ? Ca fait genre t’es intime avec la marque. Sales cons.
Parce que bon, ce midi je suis allé bouffer chez « Five Guys » . Celui qui vient d’ouvrir à Lille.
J’imaginais pas autant de fraichance, et de merde. Putain. Je vais haïr pour les dix prochains jours facile, enfin bon, je vais peut être vous parler d’Angela Lansbury plus tard dans la semaine. On verra.
Donc déjà t’arrives, t’es accueilli par de la musique bien forte, du genre de metal tout public que j’écoute pas ; tu sais, la musique que ton papa écoute pour te montrer que lui il sait ce qui est cool ? Le genre de hard rock que Disney Channel passe de temps en temps ? Ce genre de métal là.
Sur les murs, plein de critiques d’obscures journaux locaux américains, toutes conservées en anglais, bien sur, avec des messages du genre « Les frites étaient bonnes. » « Ca va, j’ai bien aimé. ». « C’est meilleur qu’ailleurs ». FA-SCI-NANT d’autosatisfaction et de branchitude. Sur le mur opposé, un tableau m’informe que AUJOURD’HUI, les pommes de terre viennent d’un village des « Netherlands » au nom imprononçable. Allez vous faire enculer.
Donc, la bonne nouvelle c’est qu’il y a pas grand monde à 12h15 pour un jour de semaine. A la réflexion, c’était un autre signe que quelque chose allait foirer. Je fais pas la queue, j’ai pas le temps de voir les menus j’arrive devant la serveuse.
« Oh ben euh pfff… Un Burger Bacon ? »
« D’accord. Salade tomate oignons ? »
Elle me montre une borne juste en face de moi dans laquelle je peux composer mon burger. Les mecs ont tellement confiance en ce qu’ils font qu’ils n’ont pas de menu « par défaut ». C’est comme au subway. Zero risque. Je réponds un peu au pif, je suis pas venu pour de la grande bouffe de toute façon.
« Ca sera tout ? »
Je fronce un peu les sourcils.
« Ben j’imagine qu’il y a des frites et une boisson, non ? »
« Ah non, nous, on fait pas de menus. Là, c’est juste le burger. »
Elle me montre le même écran que tout à l’heure, qui affiche le prix. 10.50 €
« Bon ben rajoutez moi des frites et un soda alors. »
Le décompte passe à 14.5 € . Je paie, j’ai mal au cul. On me donne un ticket pour retirer mon repas un peu plus loin.
Je fais la queue près des cuisines, le manager de le bande lance des phrases style « On est à two minutes du dead time ! » (?????) « Allez, hop hop, on reste dans le groove ! »
Le mec finit par me tendre mon repas dans un vulgaire sac en kraft . Je regarde autour de moi. Personne n’a de plateau. Il est vrai que chez 5 guys, on ne demande pas non plus « sur place ou a emporter » ? C’est has been. Alors que « Salade Tomate Oignon » pour un burger, ça c’est novateur.
Bon, je finis par m’asseoir. J’ouvre le sac à la con. Je me dis que pour le prix je dois avoir quantité ET qualité.
Ben y’a autant de frites qu’à McDo. Alors bon, je suis bien content de savoir que je bouffe des patates qui vient de Zkzauwhhue aux Pays Bays, mais elles ont définitivement le goût de frite quand même.
Et le burger ?
Il est en volume un peu plus épais qu’au McDo. Le pain est légèrement de meilleure qualité, et le steak ressemble à un vrai steak, mais il est ridiculement petit.
Si j’étais allé bouffer à La Brasserie Chez Roger au bout de la rue, j’aurais eu la même chose, dans un meilleur cadre, avec un plateau sur une vraie table, et un burger plus gros. Mais comme Barack Obama n’est jamais venue manger chez Roger, c’est un peu dommage pour lui.
Quelqu’un juge que l’on entend pas assez le mauvais métal, il met le volume à 11.
Du coup, comme je mange seul et que mon seul hobby pendant mon repas et d’écouter ce que mes gros cons de voisins de table peuvent dire comme connerie, j’entends rien. Je suis dégouté. J’avale vite fait mon repas, qui est correct sans valoir son prix, et là, j’entends la seule phrase audible provenant de la table derrière moi. Une phrase hors contexte, mais qui résume bien l’ambiance, l’expérience.
Un mec en chemise en carreau dit à sa copine qui a un anneau dans le nez. « Game of Thrones, j’aimerais bien m’y mettre, mais c’est beaucoup trop hype. ».
Effectivement.
Ce qu’il reste de la « Presse Libre »
Comme vous le savez tous, la seule presse de qualité est payante. Et la raison pour laquelle vous le savez, c’est parce que non seulement les titres de la presse gratuite font de chaque journée, chaque guerre, chaque meurtre sordide une actualité « insolite » comme il semble convenir de dire dans le jargon…
… Mais également parce que ces dernières années, on vous a assez répété que la seule garantie de l’indépendance d’une rédaction, c’était votre pognon. Et vous savez ce qui est encore mieux ? Des sites sans revenu publicitaires, sans même de subvention publique… Des sites où la seule chance de survie provient de la fidélisation du lecteur grâce à un contenu de qualité : ne serait ce pas là le moyen d’avoir enfin de bons médias objectifs qui ne subissent aucune pression extérieure ?
C‘est la promesse de toute une batterie de sites internet à abonnement. Ce sont les mots doux qui vous ont été susurrés à l’oreille par Mediapart, Arrêt sur Images, par Gamekult, par Nextinpact. Quelques années après cette grande vague qui devait permettre de renouer avec la raison d’être première d’Internet, avons nous atteint l’idéal ainsi tant espéré ? Ces nouveaux médias ont ils réalisé l’impossible et l’Internaute qui a compris que la qualité se doit d’avoir un prix a t’il atteint l’éden informationnel ?
Mon cul oui !
Oui parfaitement !
Ce qu’il convient d’appeler « La presse libre », c’est de la merde Premium en barre d’abonnement.
À l’origine, il y a bien longtemps de cela, à une époque où je n’aimais même pas la bière, Arrêt Sur Images était une émission très franchement indispensable diffusée sur France 5 qui proposait chaque semaine de revenir sur un sujet en rapport avec l’actualité des médias. Le concept était relativement unique, bienvenu, puisqu’il s’agissait franchement de l’unique opportunité d’autocritique du paysage audiovisuel français. Daniel Schneidermann et ses acolytes prenaient le temps de débattre une heure durant d’un sujet précis, le plateau respectant la pluralité des opinions. ASI, pour les intimes, était l‘occasion de prendre chaque semaine un peu de recul sur la façon dont nous était présenté une actualité qui, déjà, avait pris suffisamment ses aises pour se dérouler juste suffisamment vite pour nous empêcher d’y réfléchir.
Puis l’émission s’est arrêtée, pour des raisons mystérieuses. L’audience selon le service public, un véritable complot politique selon Daniel Schneidermann. Je ne saurais dire qui a tort ou raison. On s’en fout, c’est pas le sujet.
Non, le sujet c’est que depuis que l’émission s’est relancée sur Internet, Daniel Schneidermann part lentement, très très lentement en vrille.
Mais depuis quelques temps, l’altitude est suffisamment basse pour que l’on sente venir la rencontre avec le sol.
La première fois que j’ai commencé à douter, c’ était en 2015 quand Danny nous a tous envoyé un mail pour nous expliquer qu’il était dans la merde. Nos abonnements ne suffisaient plus car à nouveau le sabre tranchant du bourreau se rapprochait du cou de l’indépendance. L’Etat Français s’apprêtait à exécuter le site Internet avec un bon vieux redressement fiscal.
La vérité ? Arrêt Sur Images s’était auto appliqué un taux de TVA réduit à 2,1 % auquelle la rédaction savait pertinemment ne pas avoir droit. Mais comme il n’était pas juste selon eux que le législateur fasse une différence entre presse papier et presse Internet, ils ont d’eux mêmes pris l’initiative de se faire justice.
Même si nous pouvions nous y attendre, nous voici donc en grand péril. (…) Depuis la création du site en 2008, et sa reconnaissance officielle comme service de presse en ligne en 2009, nous nous sommes appliqués la TVA sur la presse écrite, à 2,1%. (…)
C’est pourquoi nous allons faire appel, pour la première et la dernière fois, à une contribution exceptionnelle de nos abonnés et de tous ceux qui nous soutiennent.
Pour avoir six mois de visibilité, il nous faut trouver, en tout, 500 000 euros.
Alors on va être clair : s’appliquer un taux de TVA que l’on sait être minoré pour être plus compétitif et avoir une plus grande part de l’abonnement dans sa trésorerie ça s’appelle de la Fraude Fiscale avec manquements délibérés. Ça l’a fout mal pour un site qui revendique franchement sa proximité avec la gauche.
Et on touche la au second grief qu’il faudra désormais faire à ce site. Cela faisait quelques temps que je remarquais l’absence de plus en plus flagrante de contradicteurs sur un site qui petit à petit commençait à ressembler à une collection d’interviews d’hommes de gauche qui sont tous plus ou moins d’accord entre eux. A plusieurs reprises, j’ai donc fait cette remarque sur le forum officiel de l’émission et sur Facebook. J’eus pour réponse plus ou moins invariable : on s’en fout de la pluralité de l’opinion ‘, de toute façon, le discours dominant on l’entend suffisamment comme ça.
Bon. OK. Mais s’ il devait subsister encore le moindre doute, Daniel Schneidermann a de toutes façons pris soin lui-même de le lever en affirmant dans un de ses éditos
Des lors qu’attendre encore de ce site ? Tout n’est tout de même pas (encore) à jeter. Ponctuellement, quelques articles parviennent à éviter la complaisance de plus en plus grande avec La France Insoumise (dont le Média officiel est vue avec attendrissement, ce qui est pas mal pour un site de critique des médias), et parfois le débat continue d’offrir un réel intérêt.
Néanmoins, il n’en reste pas moins que Arrêt Sur Images a failli sa promesse. Alors, pour faire simple, on va se contenter de dire clairement, simplement, les choses.
Un média qui affirme être indépendant en ne comptant pour sa survie sur une seule et unique source de revenus, ment.
Ça devrait aller sans dire, mais avec la confusion qu’entretien ASI sous ses airs de légitimité, cela doit malheureusement être rappelé.
Mais bon, s’il n’y avait qu’eux…
Autre représentant de cette nouvelle presse qui n’a de cesse d’affirmer sa liberté grâce à votre argent, le cas Nextinpact fait vraiment peine à voir.
Sur ce site, au départ gratuit, on trouvait à l’origine un mélange d’actualité tournant autour de l’informatique tant sur les domaines matériels, logiciels, que s’agissant des problématiques qui y sont liés en terme de politique, législation, droit de la sécurité et respect de la vie privée.
Progressivement, ces deux derniers sujets ont d’ailleurs pris de l’importance. Chaque nouvel article de Nextinpact est désormais l’occasion de hurler à l’encontre d’un Big Brother que l’on voit partout y compris la ou il n’est pas. Le moindre empiétement de l’état, même par l’intermédiaire d’un juge est vu comme un argument de plus prouvant que la France est désormais un régime totalitaire.
Quand on lit les commentaires de chaque article, on ne peut s’empêcher d’imaginer le lecteur moyen comme un geek barbu se connectant via TOR et 3 VPN grâce à un compte créé via une adresse mail qu’il héberge sur un serveur dédié à son domicile et qu’il planque juste à côté du coffre fort dans lequel il entrepose tout son cash car c’est le seul moyen pour la Caisse d’épargne de ne pas savoir qu’il est allé à Carrefour hier à 13h12.
Petit à petit, le biais politique a fini par s’installer et nombre d’article sont devenus des défouloirs anti Macron, Sarkozy, Hollande. Bon au moins, ils ne feront pas de jaloux puisque tout le monde est un Kim Jong Un en puissance chez Nextinpact.
Mais au delà de ces critères purement subjectifs, il y a quelque chose qui ne mentira pas et dont chacun pourra apprécier la teneur.
Depuis peu Nextinpact à changé de formule. Le gratuit est devenu l’exception. La norme est dorénavant le contenu de qualité et payant. Le résultat se comprendra facilement avec un de ces avant après qui font la joie des marchands de shampooing.
(Pour fêter ses 8 ans en essayant de gratter du fric, NI publie : un HS collectant des bandes annonces, un bref résumé d’actu de la journée, et une pub. Je tiens à préciser qu’il s’agit d’une journée typique récente.)
(A l’inverse, ci dessus, voici le contenu que nous pouvions voir avant le virage vers un modèle quasi full payant)
En 2017 grâce au modèle payant, Nextinpact c’est donc désormais un ou deux pauvres articles par jour sur un sujet dont vous n’avez probablement rien à foutre. En pleine campagne présidentielle on avait même eu droit à un bon gros paquet de hors sujets qui concernaient paquet de hors sujets qui concernaient le revenu universel.
L’autre moitié du site est composé de dessins dont on essaiera de vous faire croire qu’ils sont drôles et impertinents….
(MDR !!! :)))))
… Et de promos à la con sur des articles informatiques que vous n’aurez de toute façon pas envie d’acheter.
Le prix de l’indépendance en quelque sorte.
Payez plus pour avoir moins.
Merci aussi à tous les lecteurs et abonnés qui nous soutiennent, et soutiennent la presse payante qui mise sur la qualité de l’info
— David Legrand (@davlgd) 25 octobre 2017
Et puis donc au final, on pourrait également parler de Gamekult. Pour ceux qui ne s’intéresseraient pas au sujet, et on les comprendra aisément, Gamekult est une des références en France s’agissant du jeu vidéo, de part un ton « sans concession », qui se peut se résumer simplement au fait de donner des notes plus basses que leurs confrères. Apparemment, en 2017, moins aimer les choses semble être devenu un gage de sérieux et d’indépendance. Pourquoi pas après tout ? Je parle de Gamekult, parce que bon, Thomas Cusseau (qui se fait connaître sur les Internets sous le pseudonyme de Yukishiro) n’hésite pas à longueur de tweet de nous rappeler que la presse gratuite, c’est le mal absolu.
A lire absolument : ce que la « gratuité » a fait au web, aux médias et à leurs lecteurs https://t.co/RPetpaNLYG
— Yukishiro (@YukishGK) 12 octobre 2017
Le VRAI péril d’une presse financée uniquement par la pub, ce n’est pas l’ingérence – svt fantasmée – de l’annonceur https://t.co/CD9DCGEMuW pic.twitter.com/sW5bAWjMEH
— Yukishiro (@YukishGK) 1 novembre 2017
Pour une autre voie dans la presse web, c’est l’heure des choix et des bons ! Lecture obligatoire via @presse_libre https://t.co/s6Wrkd5TSU
— Yukishiro (@YukishGK) 24 octobre 2017
Internet en 2017. Fig 1, 2 et 3. pic.twitter.com/OeyIpcDR3s
— Yukishiro (@YukishGK) 25 août 2017
Gamekult est le premier de ces sites que j’ai lâché. Pourtant, j’ai beaucoup d’affection pour un de ces rares sites qui sait garder un esprit critique tout en fournissant gratuitement la majeure partie de son contenu, même s’il leur arrive parfois de taper à côté (en mettant 5 à Portal, en faisant tester les suites de jeu par le même testeur qui n’avait pas aimé le premier jeu, etc…).
Mais au delà de nous rappeler que la presse gratuite c’est vraiment pas bien, Gamekult avait lors de son lancement une offre attractive : des articles de fond, des vidéos préparées par des intervenants salariés du site ou extérieurs d’excellente qualité comme 24 FPS, les chroniques de Virgile, ou autres.
Tout ces contenus réservés au premium ont disparu en même temps que sont nés des « évolutions de carrière » des principaux concernés. Les articles de fond, dont la moitié sont en fait empruntés à d’autres publications, de même ont céde le pas pour être remplacé par… bah… c’est bien simple, voyons voir à quoi ressemble la catégorie Premium aujourd’hui.
Alors désolé aux handicapés, tout ça, mais il n’y a pas UN SEUL article dans cette liste qui provoque en moi ne serait ce que le début d’une moitié de quasi-sentiment d’intérêt. Si j’en crois les retours autour de moi, c’est un peu la même chose. Chez Gamekult, beaucoup se sont barrés après les premiers mois. A une époque où la presse de jeu vidéo »premium » fait appel à la maturité des joueurs pour payer pour du contenu de qualité, les joueurs matures qui ont un budget à gérer ont d’autres priorités que de soutenir un site qu n’arrive pas à fournir du contenu intéressant.
Au final, que retenir de tout ça ?
1. Comme dit plus haut, une presse qui n’a qu’une seule source de revenus ne peut être indépendante. Très rapidement se dégage une composition sociologique, politique du lectorat dont le site finit par avoir conscience. Si les gens qui s’abonnent à Arret Sur Images sont à gauche (et on le sait très vite en lisant, par exemple, le forum de l’émission), mieux vaut ne pas trop inviter de libéraux sur les plateaux. Le débat contradictoire, tout le monde en demande, mais personne n’en veut réellement.
2. L’auto-édition (car c’est bien de cela dont il s’agit) , cela ne s’improvise pas. Je suis bien incapable de dire pourquoi la plupart des contenus examinés ont très bien commencé avant de sombrer qualitativement. J’ose imaginer qu’il s’agit d’une mauvaise gestion ou d’une confrontation à la réalité plus difficile qu’ils ne l’espéraient. La seule chose qui est certain, c’est que l’on ne peut qu’avoir le sentiment que les équipes se reposent sur leurs lauriers après avoir encaissé les abonnements initiaux.
3. Le journalisme ne s’improvise pas. Il ne suffit pas d’être « sympa et indépendant » pour être attractif et pertinent. La qualité doit suivre, et le format payant n’est pas systématiquement un gage de qualité. En 2017, au final, je ne dispose plus que d’un abonnement au Monde, auquel s’ajoute les lectures très régulières de Courrier International, National Geographic, et Science & Vie. Ah, et Canard PC. Le point commun de toutes ces publications : elles existaient toutes bien avant leur présence sur Internet et elles n’ont pas improvisé leur culture professionnelle.
En attendant, n’oubliez pas.
Merci aussi à tous les lecteurs et abonnés qui nous soutiennent, et soutiennent la presse payante qui mise sur la qualité de l’info
— David Legrand (@davlgd) 25 octobre 2017
Les grèves de fonctionnaires ne servent à rien.
Laissez tomber.
Non, vraiment, laissez tomber.
Ca me fait de la peine de l’écrire. Quelque part, je ressens une obligation de solidarité avec des mouvements auxquels je ne peux que m’associer par vulgaire instinct de survie. Mais au bout d’un moment il faut bien avouer que l’énergie dépensée par les manifestations syndicales est sans aucun rapport avec la probabilité d’obtenir satisfaction de leur part de l’État employeur.
Je ne vais pas m’attarder sur le bien fondé ou non des revendications des fonctionnaires. Parce que ce n’est pas le sujet de ce post, et parce que cela mériterait un post à lui tout seul. Peut-être en ferais-je un, si j’arrive à trouver les mots me permettant de tourner autour du devoir de réserve. Croyez moi, ça ne sera pas facile. Merde. Je viens de manquer à mon devoir de réserve.
Simplement, deux petites choses :
Premièrement, on peut se poser la question de l’intérêt de mouvements répétés qui ne font, à chaque fois, que prouver leur inutilité.
Pas un fonctionnaire dans ces cortèges, croyez moi bien, pas un ne pense que « la manifestation du jour » va changer les choses. C’est d’ailleurs plutôt intéressant, vous ne trouvez pas ? Et même franchement étonnant que la presse ne se penche pas davantage sur le ressenti des personnes dans les cortèges, sur leurs espoirs. Ils n’en ont pas. Des manifs, ils en ont déjà fait plein. Le résultat de ces mouvements sociaux pourrait constituer une nouvelle définition du néant absolu, du noir total.
Désespoir (n.m) : manifestation de fonctionnaires.
Fonctionnaire moi même, je comprends néanmoins ces démonstrations de rue. Elles sont un défouloir, un exutoire, l’expression d’un désemparement; l’occasion de partager sa colère avec les collègues, car il faut bien l’avouer, avec qui d’autre ? Les fonctionnaires sont seuls, et c’est la raison principale de leur condamnation à l’échec.
Les manifestations de la fonction publique ne servent à rien car elles sont dirigées contre les mauvaises personnes.
Le gouvernement est parfaitement innocent dans l’affaire.
Les hauts fonctionnaires, les GRH du ministère également.
Sérieusement, laissez-les tranquille. Vous hurlez contre des moulins à vent.
Contre qui manifeste-t-on, généralement ? Contre ceux qui ont un pouvoir politique décisionnaire sur notre personne.
L’administration a-t-elle un pouvoir politique sur les fonctionnaires ?
Non.
Le gouvernement a-t-il un pouvoir politique sur les fonctionnaires ? La question est superflue. Qui a un pouvoir politique sur le gouvernement ?
Ces gens.
Au final, au bout de toute chose, les fonctionnaires ne feront pas plier le gouvernement car l’électeur est contre eux. L’homme de la rue les voit comme des nantis, des privilégiés. Manifester ne fait que donner un argument supplémentaire à leur haine et à leur fiel.
Tant qu’une manifestation est incapable de faire changer d’avis ces gens, alors il ne sortira rien, strictement rien d’une manifestation de fonctionnaires. L’électeur continuera de porter au pouvoir des décisionnaires qui répondront à la demande de leurs clients et continueront à casser le service public, accomplissant son fantasme d’autodestruction, son désir de mort.
Chaque cassure, chaque fracture, chaque coup, chaque affaiblissement du service public se traduira par, forcément, une inefficacité grandissante, suppression de moyens oblige. Le constat sera alors fait, de cette inefficacité, et motivera le coup suivant.
Le cercle est vicieux, mais il est imparable. Fonctionnaires, on vous déteste, et vous créverez dans le sang, la sueur, et les larmes. Vous avez le droit de vous débattre, de protester, mais les bourreaux affûtent leurs lames, vote après vote.
Et là vous me demanderez, « mais Taxalot, que faire ? Comment changer les choses ? Comment donner une image positive d’une administration dont nous avons tous besoin même si c’est pour, souvent, nous sanctionner ou nous emmerder ? »
Et ben j’en sais rien.
Merci à tous et à demain !
Vos données privées, c’est pas de la merde à Euralille !
Si s’offusquer du viol permanent de sa vie privée est de bon ton, dans les milieux libertaires, il paraît indispensable aujourd’hui de rappeler que celle-ci offre de nombreux avantages à quiconque y consent volontairement.
Imaginez donc un petit peu la situation. Vous vous promenez joyeusement dans la capitale des Flandres où la bière est à la fois bonne et peu chère. Vous avez arpenté les petits commerces du vieux Lille pendant des heures avant de vous dire que flûte, bon sang, l’ambiance des grandes galeries commerciales c’est tout de même autrement mieux que celle des petits commerçants qui vous tannent à longueur d’année sur leur « nécessaire survie » pour « préserver le charme d’autre fois » et « les alternatives économiques ».
Après tout à, Euralille, y’a un Primark, à quel autre endroit pourriez vous trouver une paire de pompes à 16€ ?
( Je les aies aux pieds actuellement. Et bien je vais vous dire : j’ai mal aux pieds.)
Et puis patatrac ! Vous avez envie de faire pipi. Ca n’est pas votre prostate, c’est la bière. C’est ce que vous dites à madame ; heureusement, votre épouse est exceptionnelle. Elle connait la galerie comme sa poche « Y’a des toilettes en haut ! ».
Alors, là, faut que je vous explique si vous n’êtes pas Lillois. Faire pipi à Euralille c’est TRES compliqué. Le système est super high tech et vous impose de passer d’abord par une borne à écran tactile devant laquelle il y a TOUJOURS la queue. Cette borne vous délivrera un code barre que vous scannerez devant le portique laissant accès au merveilleux sésame. Si vous avez de la chance. Si la machine marche. Et si vous avez très exactement 50 centimes dans votre poche en UNE pièce. Sinon vous ne rentrez pas. Les chiottes d’Euralille, ça se mérite.
Pendant longtemps, je me suis demandé pourquoi c’était si compliqué de faire caca dans ce centre commercial.
Et puis un jour, en y posant mes fesses, j’ai eu la révélation.
En échange de vos données privées, tout est plus simple.
Laissez l’application Euralille s’occuper de tout, et vous pourrez faire caca gratuitement.
Pas grand chose.
Vraiment.
En plus d’un download sur le store, le droit d’un caca gratuit par jour se monnaie par :
-Votre nom, votre âge
-La liste de votre carnet d’adresse
-Un accès intégral à vos comptes Facebook, Twitter, et Google incluant : photo, mail, sexe, date d’anniversaire, niveaux d’études, profession, adresse, ce que vous aimez comme films, musique, vos amis.
(Bien sur, ce que ne dit pas Euralille c’est que vos likes peuvent traduire également vos opinions politiques, votre orientation sexuelle, etc).
-Votre géolocalisation permanente dans le centre. Et à l’extérieur du centre grâce à votre profil G+ et Facebook.
-La plaque d’immatriculation de votre véhicule.
et que sais-je encore ! Car c’est ça la magie avec les réseaux sociaux et les applis ! Qui sait véritablement ce qu’elles savent !
Mais bon, on s’en fout, l’essentiel est notre droit au caca gratuit quotidien.
Et qui pourrait s’en offuser lorsque l’on voie qu’un tel privilège peut coûter la somme de 2,50 € ?
Culture littéraire en 2017.
J’avais un pote au lycée qui se demandait « Y’a pas un film ? » chaque fois que notre prof de français nous imposait une lecture pour le trimestre.
Aujourd’hui il est probablement éditeur.