Prouts & Caca à Pyongyang : Un résumé.

Seth Rogen a t’il lui même piraté Sony Pictures à deux reprises pour faire bénéficier sa carrière d’amateurs de prouts ?

C’est une théorie. Je n’en suis pas trop sur. A vrai dire, comme tout ce qui sort de Sony Pictures ou de Seth Rogen (particulièrement de certains de ses orifices sur lesquels j’aurais malheureusement l’occasion de revenir), je m’en moque un peu.

La seule chose qui m’importe à ce stade, c’est que l’on arrête de pirater Sony.  Par pitié. laissez les tranquille. Et laissez moi tranquille par la même occasion.

La dernière fois, déjà, j’avais déjà bien trop souffert.

Pour ceux qui ne s’en souviendraient plus, ou qui s’en taperaient le Cotillard, en 2011 Sony avait déjà subi un hack humiliant. Il concernait le Playstation Network, chose qui aurait été sans importance pour moi si le numéro de ma carte bancaire n’était pas alors stocké sur ce réseau. Oups. Sony a donc mis sa plateforme de jeu en ligne hors ligne, pendant plusieurs mois le temps de s’assurer que leur sécurité informatique était bien au top niveau. On les félicitera donc au passage pour ce bon boulot. Mais ce qui importe ici c’est la façon dont Sony a souhaité de s’excuser de cette indisponibilité. En plus d’un ou deux jeux, trois films étaient offerts. Je n’ai pas regardé Punisher 2 , mais j’ai malencontreusement accepté de subir Frangins Malgré Eux et Délire Express.

Dans Frangins Malgré Eux, Will Ferrel et John Reilly jouaient deux attardés mentaux qui multipliaient les gags à base de prout, de pipi, de caca, et de plutôt bon goût dans l’ensemble. J’avais déjà de gros doutes sur la sincérité des excuses de Sony en regardant ce film, notamment une scène ou Will Ferrel lèche les testicules de l’autre pour je ne sais plus trop quelle raison. J’avais à l’époque fait une capture d’écran, imprimé celle ci accompagné d’un « Merci pour vos excuses, mais ça va pas le faire. » mais le courrier n’était jamais parti pour cause de procrastination.

Le deuxième film offert était Délire Express, et impliquait déjà Seth Rogen et James Franco. Deux acteurs dont je n’avais pourtant à l’époque jamais entendu parler.  Délire Express, comme son nom l’indique, est une comédie ou deux gros cons fument des joints en faisant des prouts et en parlant de leur bite.

Autant dire qu’à ce stade, je n’avais plus envie DU TOUT que Sony subisse un hack de quelconque sorte. Les mois qui suivirent, je voyais de plus en plus la tronche de Seth Rogen dans des films qui avaient l’air géniaux : Prouts & Caca chez les flics, Prouts & Caca chez les voisins, Prouts & Caca chez Maman, Prouts & Caca dans un bar avec des extraterrestres.

Quand tout ce bordel sur le film The Interview et un nouveau hack de Sony Pictures a eu lieu, j’ai eu un léger doute. J’éprouve une légère fascination morbide sur la Corée du Nord, pays sur lequel je me suis beaucoup documenté sans trop savoir pourquoi et duquel je pourrais parler pendant des heures sans trop savoir à qui.  Et du coup j’ai eu très envie de voir Prouts & Caca à Pyonyang.  Surtout que de fortes tensions géopolitiques ont entouré la sortie de ce film et que le Cher Leader en personne a lui même été très en colère en le voyant. Bon sang ! On devait donc avoir ici un film qui balance, un film qui vulgarise un peu certes, mais qui permettrait au plus grand monde de comprendre l’horreur du régime nord coréen, un film au contenu chargé !

Je n’ai pas été déçu. Pour « chargé », c’était bien chargé. Du très lourd, même.

Prouts & Caca à Pyongyang : Un Résumé.

Au début du film, James Franco interview Eminem et lui fait dire qu’il est gay. Il retrouve ensuite son pote Seth Rogen, et se lancent tout deux sur une longue conversation à propos de leurs bites. Ensuite, ils vont à une fête, et ils parlent de vagins et de bite. Seth Rogen a un doute : il aimerait bien faire des trucs intéressant dans la vie. C’est alors que James Franco se rend compte que Kim-Jong-Un est fan de son émission, ils décident tout deux de l’interviewer et échangent longuement sur les gratifications sexuelles qu’ils pourraient en tirer. La corée du nord donne rendez-vous à Seth Rogen en Chine, sans aucune raison. Il y va, sans aucune raison. On lui dit que c’est okay pour l’interview et il rentre chez lui. Cette séquence n’a aucune raison ni aucun intérêt, si ce n’est qu’il permet à Seth Rogen de dire que la personne a qui il a parlé était une jolie femme : James Franco lui demande alors comment étaient ses nichons et s’il est rentré dans son cul. Seth Rogen répond que non.

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Une dame de la CIA arrive, alors que Seth Rogen et James Franco sont en train de parler de leurs bites. Immédiatement, James Franco est subjugué par les nichons de la dame de la CIA. Elle leur demande de tuer Kim Jong Un. Seth Rogen suspecte un traquenard, surtout en voyant James Franco complètement dingue de ses nichons. Ils acceptent néanmoins d’aller à la base de la CIA pour en discuter. Seth Rogen dévoile le pot aux roses à l’agente de la CIA en lui parlant de ses nichons, et il explique qu’il pense être suspecté d’être gay parce que peut être que le gros black a ses côtés est juste là pour lui donner l’envie d’être enculé par une grosse bite.

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La CIA dément.

Bon, ils partent à Pyongyang, où ils doivent empoisonner Kim Jong-Un simplement en lui serrant la main avec de la ricine. James Franco est un peu con (ah bon?) et serre la main d’un autre type. Du coup, un drône arrive et livre une seconde dose de ricine.

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Pourquoi ce drône ne largue pas directement un putain de missile sur Kim-Jong-un ? Pas de réponse.

Malheureusement, la livraison du drone manque de peu d’être débusqué. Comment planquer la ricine ? La CIA et James Franco ont une idée : Seth Rogen doit cacher la ricine dans son cul. Après une scène douloureuse dans laquelle Seth Rogen insère longuement un colis oblongue dans son cul, les nords coréens inspectent longuement Seth Rogen qui se fout à poil. Il en profite pour longuement secouer sa bite dans tout les sens devant les nords coréens.

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James Franco devient ensuite pote avec Kim Jong Un, qui lui offre un petit chien. Ils écoutent du Katy Perry ensemble et James croit que que vraiment, le p’tit Kimou est un mec cool, malgré les avertissement de Seth Rogen (le cerveau du duo).

Dans une scène particulièrement émouvante, Kim Jong Un avoue que contrairement aux rumeurs, il a bel et bien un trou du cul et il fait caca. Pendant que James part en vadrouille avec Kim, il se rend compte que la corréene du début du film est en faite une gentille, et ils baisent comme des lapins mais Seth Rogen est embêté parce qu’il n’a pas le droit de la toucher de la main droite vu qu’il y a du poison dessus. Et oui. C’est con.  Pendant ce temps, James Franco se rend compte aussi que Kim Jong Un en fait est… méchant. Ceci est présenté comme un rebondissement scénaristique énorme.

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Il interview alors Kim Jong Un, d’abord en suivant le script imposé par le régime. L’interview est diffusé en direct, bien sur, car la Corée du Nord adore ça le direct et tout ce qui fait preuve de sincérité et d’honnêteté. En plein milieu de l’interview, cependant, James Franco montre que c’est pas un con. Il lui demande pourquoi les nords coréens ont faim, et là, PAF, Kim Jong Un est bluffé. Il ne sait pas quoi répondre. Le chef d’une dictature de 24 millions de personnes dont 16 (millions, pas personne) crèvent la dalle n’a AUCUNE idée ce qu’il faut faire quand quelqu’un lui dit quelque chose de désagréable ; celui qui enseigne à sa population qu’il ne fait pas caca est incapable de formuler un mensonge politique de base.

Pendant ce temps, dans la salle de diffusion, une bagarre éclate. Seth Rogen tue un nord coréen en lui enfonçant un joystick dans le cul. Il bouge ensuite le cul du nord coréen dans tout les sens pour contrôler la caméra.

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Ils s’enfuient ensuite dans un tank, Kim Jong Un les poursuit en hélicoptère et James Franco qui n’a jamais touché un hélico de sa vie parvient a détruire l’hélico du premier coup.

Ils rentrent ensuite chez eux en héros. James Franco dit un truc rigolo à propos de la bite de Seth Rogen, et ils rigolent devant le soleil couchant. FIN.

Ca valait vraiment la peine de nous emmerder avec ce film.

Pendant toute la polémique sur le fait qu’il fallait sortir le film ou non, je me suis un peu gratté la tête. Je m’en doutais un peu, de ce qu’il y avait sur la pellicule, mais j’avais tout de même un léger espoir : celui que l’on ne mette pas une pagaille internationale à propos d’un film dont l’humour à un niveau qui descend en dessous de cui de la cour de recré. Apparement, il y a un mot pour ça « Comédie potache ». Quand vous voyez le mot « potache » associé à une critique de film, vous pouvez être sur qu’au moins un des gags reposera sur un prout.

Et du coup, je me pose la question : au lieu de sortir le film, ne fallait-il pas capituler franchement ? Non seulement le détruire avec toutes ses copies, mais également comme l’a suggéré Le Gorafi, livrer Seth Rogen et James Franco à la dictature nord-coréenne ? J’ai le tort de le penser. Un peu.

C’est d’autant plus con qu’il y avait largement le moyen de faire un bon film : le pitch de départ est excellent. La corée du nord vue avec des yeux d’occidentaux ? Je ne connais pas d’autre film qui l’ont tenté. A certains moments, pendant le visionnage, l’espoir nous frôle, car le film frôle l’intéressant. Lors d’une scène, on visite en voiture de Pyongyang avec ses fausses épiceries pour donner l’illusion d’un pays bien nourri… on approche d’un petit semblant de qualité et puis PAF »Mais au fait, Kim, c’est vrai que vous n’avez pas de trou du cul ? « .

Il y a également le débat de savoir si Hollywood peut se permettre de faire ce genre d’humour au sujet d’un pays qui tue sa population à tour de bras. On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde, parait-il. Un film avec un Kim Jong Un ridicule est possible, Team America : World Police, par les créateurs de South Park pourtant très portés aussi sur la Scatophilie fait preuve de bien plus d’audace et de talent sur le même sujet.

Pour se justifier, certains membres de la production invoquent Le Dictateur de Chaplin, un peu comme un abruti sort une (vraie ou fausse) citation d’Einstein pour se donner un peu de contenance dans un dîner juste après une blague de cul. C’est omettre deux petits détails . Tout d’abord Le Dictateur a été réalisé par un talent du cinéma à une époque où l’on ignorait l’existence des camps de concentration.

Ensuite, et surtout, Charlie Chaplin n’insère à aucun moment de son film des objets dans son cul. Et ça, ça fait un peu toute la différence.

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Entre les deux, une petite différence.

Un commentaire sur “Prouts & Caca à Pyongyang : Un résumé.

  1. Le Dictateur est une merveille du cinéma et le speech final excellent.
    Je découvre votre site avec grand plaisir depuis quelques temps. En plus d’informations intéressantes et d’analyse pertinente, j’y lis une prose énervée et haineuse d’un passionné. J’adore.

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